J’ai franchi la porte de Fabricville, et elle était là : une pièce d’aspect vison blanche, somptueuse et immaculée. Vous connaissez cette sensation quand un tissu vous hurle : « Fais de moi quelque chose d’extravagant » ? Mon esprit a immédiatement pensé à la collection automne-hiver de Pharrell pour une célèbre maison de luxe française, et plus précisément à cette emblématique veste style denim inaccessible. L’originale était en vrai vison et le prix était strictement « sur demande », mais je savais que je pouvais capturer cette ambiance cosmique et luxueuse moi-même.
En plus, je voyais tout à fait mes deux fils porter ce style, élevant le look décontracté à des sommets cosmiques ! La décision était prise : 2 mètres de ce tissu poilu pour Anchorage et de la luxueuse doublure Bemberg sont rentrés à la maison avec moi.
Pour commencer, j’ai réutilisé un fiable patron Burda d’un projet précédent, mais j’ai profondément ajusté les lignes de style pour correspondre à l’inspiration originale de la haute couture. J’ai essentiellement « hacké » le patron pour :

Ce fut ma première danse avec la fausse fourrure, et je dois l’admettre, ce n’est pas aussi effrayant qu’il y paraît! Mon approche de couture de base n’a pas eu besoin de beaucoup changer, juste quelques ajustements pour tenir compte de l’épaisseur du tissu. À cause de ce volume, j’ai choisi d’utiliser du lin complémentaire dans les zones nécessitant moins de poids, comme les dessous de rabats, les poches intérieures et le dessous de col.
Le véritable défi est arrivé bien avant la machine à coudre : la coupe. Cette fourrure peluchait comme une folle aux lignes de coupe ! La pièce s’est instantanément remplie de fibres, et honnêtement, même après un bon nettoyage, j’ai passé tout le projet à éternuer parce que la perte de poils ne s’arrêtait jamais.
Un conseil : Contrairement aux peaux naturelles, la fausse fourrure a un sens du poil bien défini, comme le velours ou le velours côtelé. Il est crucial de le remarquer et de couper toutes vos pièces de patron en y prêtant attention. J’ai choisi de couper la mienne de manière à ce que les fibres soient « tournées » vers le bas pour un aspect lisse et cohérent.
Structurer le fonctionnement interne a été un défi amusant. Je voulais conserver la qualité « jersey » douce et moelleuse de la fausse fourrure tout en créant une veste stable. Mon approche a été l’entoilage sélectif :
Cette approche multicouche m’a donné cette construction parfaitement souple, mais totalement stable.
Pour compléter l’ambiance veste « trucker », j’ai terminé le devant boutonnière avec une surpiqûre décorative en zigzag et j’ai opté pour d’élégants boutons métalliques brillants. J’ai délibérément évité les boutons traditionnels à rivets/jean. Pourquoi ? Parce que j’essayais de préserver la qualité jersey douce de la fausse fourrure. Je n’étais pas certaine que le tissu soit suffisamment stable pour maintenir ces rivets étroits sans déformation. De plus, les meilleurs résultats pour ce type de mercerie nécessitent vraiment une machine à poser les boutons-pression dédiée, dans laquelle je n’ai pas encore investi… mais ça ne saurait tarder!
L’univers m’a souri au moment de prendre des photos : la première neige de la saison est arrivée juste après la finition de la veste ! Malheureusement, mon fils aîné, le destinataire prévu, était pris par l’école. Alors, j’ai demandé à mon plus jeune de la modeler pour nous… et maintenant j’ai peur que cette veste trucker blanche en fausse fourrure de vison ne finisse par rester définitivement dans le mauvais placard !
Ma leçon à retenir de ce projet très satisfaisant est simple : vaincre la peur de l’inconnu et toujours essayer quelque chose de nouveau. J’ai réussi à recréer un look luxueux et cosmique, j’ai appris une chose ou deux sur le travail des tissus poilus, et je n’ai certainement pas fait sauter la banque pour y arriver. Alors, qui est prêt à s’attaquer à son propre projet de luxe DIY ?